En 2015, les dirigeants du monde entier ont approuvé l’agenda 2030 du Développement Durable qui reconnaît que  « l’expansion des TIC et de l’interdépendance mondiale des activités ont le potentiel d’accélérer les progrès de l’humanité, de réduire la fracture numérique et de donner naissance à des sociétés du savoir ». Outil d’innovation et de partage du savoir, le numérique permet de fournir de nouvelles solutions pour l’atteinte des Objectifs  du développement durable. La connectivité elle-même fait l’objet de l’ODD 9.c qui vise à « accroître nettement l’accès aux technologies de l’information et de la communication et s’efforcer de donner un accès universel et abordable à Internet dans les pays les moins avancés d’ici à 2020 ».

La reconnaissance de l’importance du numérique dans l’agenda du développement naît au début des années 2000 : en 2003 à Genève puis en 2005 à Tunis, les conférences internationales World Summit on the Information Society (WSIS) parrainées par les Nations Unies identifient les principes et enjeux de l’édification de la société de l’information. L’objectif est d’encourager au plus haut-niveau l’utilisation de la technologie pour améliorer les conditions de vie de tous et de réduire les fractures numériques. Quelques années plus tard, l’Internet Governance Forum est lancé en 2006 par l’ONU : il rassemble les acteurs privés et publics de la gouvernance d’internet pour promouvoir un internet mondial ouvert, sûr, soutenable, stable et robuste.

Côté ONU, le secteur du numérique est essentiellement porté par l’UIT (Union Internationale des Télécommunications), l’agence spécialisée qui aborde les questions réglementaires notamment autour de la dérégulation et la libéralisation (par exemple le spectre). Le plaidoyer pour la promotion du haut-débit est porté par la Broadband Commission for Digital Development en partenariat entre l’ITU et l’UNESCO. 

D’autres instances internationales, publiques ou hybrides, travaillent à la promotion de l’utilisation du numérique pour le développement : l’UNESCO, l’UNDP, l’UNCTAD ou côté privé le GSMA soutiennent des programmes nationaux et régionaux de partenariat pour l’utilisation des nouvelles technologies pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) porte des actions dans le secteur du numérique depuis le sommet de Cotonou de 1995. En 2012, lors du Sommet de Kinshasa, l’OIF adopte une stratégie numérique qui porte l’ambition que « le numérique soit un des moteurs du développement et renforce la participation citoyenne, l’expression des libertés démocratiques et la place de la langue française sur la toile en devenant un axe prioritaire de la solidarité francophone ». L’OIF est particulièrement impliquée dans les instances mondiales de la gouvernance du numérique où elle porte la voix des pays francophones.
Enfin, en France, le plan d’action du gouvernement français intitulé « Développement et Numérique 2015-2017 » a été publié conjointement par la Secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie et la Secrétaire d’État chargée du Numérique. Conçu pour de donner une impulsion aux acteurs français du développement et du numérique, ce plan d’action détaille 8 objectifs au sein de 3 enjeux principaux qui concernent (i) l’accès de tous à un internet abordable, ouvert, sûr et multiculturel, (ii) la construction d’une économie numérique et (iii) le numérique au service des objectifs du développement.