Le numérique apporte des opportunités mais aussi des risques pour les trois piliers du développement durable que sont le développement économique, l'inclusion sociale et la protection de l'environnement. 

Dans le domaine économique, les nouvelles technologies sont porteuses d’inclusion, d’efficacité et d’innovation. Le numérique, particulièrement le mobile et les services qui s’y développent, étend l’accessibilité aux informations, services et marchés pour les citoyens, consommateurs et entreprises. En augmentant la productivité du travail et du capital, et en réduisant les coûts de coordination et l’asymétrie d’information, il permet également des gains d’efficacité dans toutes les activités humaines. Enfin, le numérique fait naître des modèles innovants de services qui peuvent toucher rapidement de grand nombre d’usagers et connaître des économies d’échelle considérables en raison du coût marginal nul de transaction sur une plate-forme numérique. 

Ces opportunités pour l’économie ne viennent pas sans risque : si le secteur génère de nombreux emplois qualifiés (pour lesquels il est d’ailleurs souvent difficile de trouver des profils qualifiés en quantité suffisante), l’automatisation des tâches aura pour conséquence la disparition d’emplois routiniers, y compris chez les cols blancs. Notons finalement que le web est dominé par des plateformes dont les positions quasi-monopolistiques inquiètent tout à la fois les Etats et les promoteurs d’un internet ouvert et interopérable. 

En quelques années, le numérique a bouleversé les vies et les activités privés, sociales et professionnelles. Internet représente pour l’individu un formidable portail vers la connaissance, et offre même la possibilité à chacun de contribuer à la construction de ce savoir. Via les outils de prise de parole et de mobilisation, Internet consiste pour l’individu et le collectif un formidable outil d’autonomisation et d’émancipation, notamment pour la jeunesse A mesure de la numérisation de l’activité humaine, ce potentiel doit toutefois être vu en regard des risques pour l’individu face à la saturation d’information et au manque de maîtrise des données personnelles. 
Le numérique présente également un potentiel immense pour l’amélioration des dispositifs sociaux (liens sociaux, prévention, intermédiation sociale) et de la vie publique et citoyenne (vote, pétition, administration connectée). Les services publics peuvent être gérés de manière plus efficace, tandis que de nouvelles modalités de fourniture des services publics sont accessibles.

Le numérique est finalement un outil efficace pour la protection de l’environnement et la préservation des ressources naturelles. La collecte d’information sur la biodiversité et les écosystèmes (forestiers et marins, faune et flore sauvages) permet d’appuyer l’élaboration et le suivi des politiques publiques en matière d’environnement, de surveiller des territoires et de lutter contre la déforestation, la surpêche ou la pollution des écosystèmes. De plus, que ce soit dans le domaine de l’eau, de l’électricité ou des transports, l’intelligence apportée par le numérique permet une gestion optimisée de l’énergie, des infrastructures et des ressources, contribuant ainsi à l’atténuation des changements climatiques. 
Les outils numériques seront ainsi amenés à jouer un rôle particulier dans la définition de réponses face au changement climatique et aux catastrophes naturelles par la prévision (modélisation, imagerie) et la prévention grâce à des systèmes d’alerte et de communication d’urgence en cas de risque de séisme, tsunami, ouragan ou avalanche. 

L'impact du numérique sur l’environnement n’est toutefois pas uniquement positif. L'extraction des matières premières utilisées dans les circuits électroniques, leur transformation en composants et la gestion des déchets électroniques posent de sérieux problèmes environnementaux, en particulier dans les pays du Sud. Les datacenters sont des équipements particulièrement énergivores. Pour atténuer ces effets négatifs, des initiatives d’équipements « verts » ou écoresponsables font leur apparition et intègrent dès la conception les questions de consommation énergétique et de fin de vie (recyclage et réutilisation).
Les technologies numériques constituent donc un facteur ambivalent sur l’ensemble des dimensions du développement durable. Ce constat a été développé par le rapport WDR : les dividendes attendues du numérique pour l’inclusion, l’efficacité et l’innovation ne se matérialisent pas systématiquement. Elles ne pourront se réaliser sans développer les « compléments analogiques » que sont les capacités, les institutions et la régulation.